Rencontres décisives. Roberto Bandenas

Rencontres décisives - Roberto Bandenas


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rel="nofollow" href="#ulink_59d7117b-50ef-5a8f-8f29-3656a3b91d17">21 . “Son regard, ses traits exprimaient l’humilité, ainsi qu’un amour indicible. » (E G. White, Jésus-Christ, p. 119) ; « Dieu est amour » écrira Jean plus tard (1 Jean 4.8).

      22 . Jean signera son évangile du pseudonyme « le disciple bien-aimé » ou « le disciple que Jésus aimait » (Jean 21.20). « Jean lui-même, le disciple bien-aimé en qui l’image du Sauveur se trouve le plus parfaitement reproduite, ne possédait pas naturellement de dispositions particulières. Non seulement il était impérieux et ambitieux, mais encore impétueux et irritable sous l’offense. Toutefois, […] la force et la patience, la puissance et la tendresse, la majesté et la douceur qu’il contemplait dans la vie quotidienne du Fils de Dieu remplissaient son cœur d’admiration et d’amour. Jour après jour, son âme était attirée vers lui et le ‘moi’ absorbé par l’amour de son Maître. […] L’amour du Sauveur transforma son caractère » (E. G. White, Le meilleur chemin, Dammarie-les-Lys : Vie et Santé, 2015, p. 82.

      2

      L’invitation

      Le village encaissé entre le lac et la colline les accueille de sa large étreinte. Le long de la côte parsemée de hameaux, de petits champs en friche alternent avec le vert tendre des cultures. Cyprès noirs, caroubiers tordus et grenadiers en bordent les terrasses. Dans la paix du matin les coups de houe des paysans, frais et profonds, résonnent contre les murs et dans les puits, rythmant par à-coups le vacarme des mouettes.

      Ceux qui sont en chemin s’arrêtent à peine un instant dans les premiers jardins pour boire à une vieille noria. Ils sont pressés de présenter le maître aux leurs.

      Le Galiléen est un compagnon de route passionnant. Un esprit libre. Ses actes et ses dires imprévisibles déstabilisent quelque peu. Sa pédagogie, aux antipodes de celle des maîtres locaux, est si ouverte et si nouvelle que chacune de ses propositions semble un défi. Presque une protestation. Pour lui, qu’est-ce que la liberté ? Certes pas agir à sa guise, mais l’occasion de choisir le meilleur.

      Chacune de ses paroles clame comme une évidence la différence entre enseigner et être maître. Les docteurs de leur entourage prétendent toujours enseigner. Avec lui, tous veulent apprendre.

      Il a clairement laissé entendre depuis le début qu’il n’a pas besoin de locaux pour installer sa chaire ni pour rencontrer Dieu. En chemin, sous les palmiers d’un jardin, parmi les amandiers et les oliviers, en pleine montagne, partout il s’empare de l’instant présent pour transmettre l’objet de ses réflexions à ses disciples et leur faire sentir la proximité du ciel.

      De retour chez eux, André et Jean expriment leur impérieux désir de suivre à plein temps ce maître si singulier.

      Son école est ouverte à tous et gratuite. Sans classes ni horaires. Sans autres manuels que la révélation divine et l’univers infini. Sans autres épreuves que celles de l’existence. Sans diplôme de fin d’études. Car personne n’est jamais diplômé à l’école de la vie.

      André partage sa joie avec son frère Simon qu’il présente à Jésus. Et la nouvelle passe de l’un à l’autre.

      C’est ainsi que Jésus rencontre Philippe.

      À peine a-t-il croisé son regard perçant, qu’il lui dit :

      « Suis-moi. »

      Jésus ne semble pas voir les gens comme ils sont mais comme ils peuvent devenir.

      Impatient et désireux que son ami connaisse leur nouveau maître, Philippe résume en une seule phrase le fond de toutes leurs conversations au sujet du libérateur attendu.

      « Ce doit être l’envoyé de Dieu, celui qu’ont promis les prophètes. Il s’appelle Jésus c’est-à-dire “sauveur”, bien que les gens le connaissent comme le “Nazaréen” parce qu’il est fils de Joseph, le charpentier de Nazareth. »

      Nathanaël est un idéaliste sérieux et engagé. Mais même les meilleurs croyants ont des préjugés et risquent de se tromper.

      Ces paroles blessent Philippe. Mais il ne trouve rien pour les réfuter. Comme il tient Nathanaël en grande affection, il renonce à discuter avec lui à ce sujet. Convaincu de sa justesse, il recourt à l’unique raisonnement irréfutable, le même qu’avait esquissé le maître face à ses premiers disciples et qui deviendra l’argument principal de la campagne de recrutement en faveur du Nazaréen :

      Nathanaël le suit sans envie.

      Mais quand Jésus observe Nathanaël s’approcher de lui avec réticence, affichant scepticisme et suffisance, il lui dit avec un sourire intriguant :

      « Eh bien, si tu n’es pas au clair sur moi et que tu ne me considères même pas comme un bon Juif, moi, je vois en toi un authentique Israélite, sans la moindre ombre de tromperie. »

      Ce qui équivaut à lui dire :

      « Ta sincérité et ta franchise me plaisent. Mais ne te fie pas trop aux apparences… »

      « D’où me connais-tu ? » s’exclame Nathanaël, ébahi.

      Le maître est


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