Angélique de Mackau, Marquise de Bombelles. Fleury Maurice

Angélique de Mackau, Marquise de Bombelles - Fleury Maurice


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de leur âme et la chaleur de leur imagination, aimeront plus tendrement la divinité.»

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Mariées à quatorze ans: Mlles de Bouillon, de Luynes, de Noailles d'Ayen; à treize ans et demi: Mlles de Montmorency, de Polignac; à douze ans, Mlle de Nantes, Mlles de Brézé, du Lude, d'Arquien; à onze ans, Mlles de Noailles, de Boufflers et la fille de Samuel Bernard; à dix ans et demi, Mlles de Mailly, Colbert, etc. Un duc d'Uzès se maria à dix-sept ans avec une fille du prince de Monaco qui en avait trente-quatre; le prince de Turenne, le duc de Fitz-James, le duc de Fronsac se mariaient aux mêmes âges. Le duc de la Trémoille se mariait à quatorze ans, la même année que Louis XV qui en avait quinze… Il en est bien d'autres dont les Mémoires du duc de Luynes et de Saint-Simon nous donnent les noms. Charles-Gaspard de Rohan Rochefort aura seize ans quand il épousera sa cousine, Louise-Josèphe de Rohan-Guéménée, de six mois plus âgée que lui. Le fils du comte de Berchenyi, à seize ans, épousera une enfant de neuf ans. (Voir infra). – Voir aussi l'excellent livre de M. Fernand Giraudeau, les Vices du jour et les Vertus d'Autrefois.

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Qui n'a présent à l'esprit le mariage du jeune duc de Bourbon, âgé de quatorze ans et demi, avec la princesse Bathilde d'Orléans. Celui qui, depuis, devait faire si mauvais ménage avec sa femme, commença par l'enlever le soir des noces. Ce petit scandale amusa la cour, et Laujon en fit une pièce qu'il appela l'Amoureux de quinze ans (Voir la Mère du duc d'Enghien, par le comte Ducos; – et nos Fantômes et Silhouettes, Emile Paul, 1903).

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Elisabeth-Philippine-Marie-Hélène de France, née le 3 mai 1764, baptisée le même jour en présence de la famille royale, par l'archevêque de Reims, et tenue sur les fonts par le duc de Berry, son frère aîné, le futur Louis XVI, au nom de l'Infant Don Philippe, et par Madame Adélaïde, sa tante, au nom de la reine d'Espagne douairière. Le dauphin mourut en 1765; la dauphine Marie-Josèphe de Saxe, deux ans après.

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Comte Ferrand, Eloge de Madame Elisabeth.

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Marie-Louise Geneviève de Rohan-Soubise, veuve de Jean-Baptiste Charles, comte de Marsan, prince de Lorraine, mort à vingt-trois ans sans enfants, en 1743. La comtesse de Marsan, très «Rohan» et très «Lorraine», portait au plus haut degré l'orgueil des maisons qu'elle représentait. Elle embrassa les prétentions des Rohan de passer avant les ducs et pairs, comme descendants des rois de Bretagne et des rois de Navarre. Ils réclamèrent le titre d'Altesse quand Elisabeth Godfried, de Rohan Soubise, épousa le prince de Condé (Voir les lettres d'elle publiées dans Fantômes et Silhouettes, Émile-Paul, 1903). On connaît la carrière militaire, plus fastueuse que glorieuse, du maréchal de Soubise, qui dut l'exagération des faveurs versées sur sa tête par Louis XV à son dévouement absolu au roi, à la perfection de ses manières, à sa complaisance pour les favorites et à la finesse de son esprit de courtisan. La comtesse de Marsan était gouvernante des Enfants de France depuis 1754. Elle avait été l'ennemie acharnée de Choiseul. Mme de Pompadour la détestait. (Cf. les Mémoires de Mme du Hausset, et les Mémoires de Choiseul, tout récemment publiés par M. Fernand Calmettes.)

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Sur Mme de la Ferté-Imbault, consulter le Royaume de la rue Saint-Honoré, par le marquis Pierre de Ségur.

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Les Mackau appartenaient à une noble et ancienne famille irlandaise. Au XIXe siècle le nom fut illustré par l'amiral de Mackau, une des gloires de la marine française. Il était le petit-fils de la baronne de Mackau, mère d'Angélique, et le père du vaillant champion des Droites à la Chambre, député de l'Orne depuis trente ans.

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Le 13 août 1775.

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Mgr Darboy, Préface à la Correspondance de Madame Elisabeth, publiée par Feuillet de Conches.

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Voir la Vie de Madame Elisabeth, par M. de Beauchesne, et Madame Elisabeth, par Mme la comtesse d'Armaillé.

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C'était aussi une ancienne élève de Saint-Cyr. Elle était douce et gaie et s'était fait aimer de Madame Elisabeth.

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Nombreuses lettres conservées aux archives de Seine-et-Oise.

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La marquise de Soucy.

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Les Réflexions à la Reine de France sont un véritable examen de conscience où l'empereur présentait à la jeune princesse ses devoirs sous deux aspects: 1o comme épouse; 2o comme reine. (Voir Marie-Antoinette, par M. de la Rocheterie, où cette instruction est donnée en grande partie, p. 351 et suivantes.)

Voici quelques-uns des paragraphes du questionnaire impérial:

– Employez-vous tous les soins à plaire au Roi? Etudiez-vous ses désirs, son caractère pour vous y conformer? Tâchez-vous de lui faire goûter votre compagnie et les plaisirs que vous lui procurez, et auxquels, sans vous, il devrait trouver du vide?

Votre seul objet doit être l'amitié, la confiance du Roi.

Comme Reine, vous avez un emploi lumineux: il faut en remplir les fonctions.

Votre façon n'est-elle pas un peu trop leste?..

Plus le Roi est sérieux, plus votre Cour doit avoir l'air de se calquer après lui. Avez-vous pesé les suites des visites chez les dames, surtout chez celles où toute sorte de compagnie se rassemble, et dont le caractère n'est pas estimé?

Avez-vous pesé les conséquences affreuses des jeux de hasard, la compagnie qu'ils rassemblent, le ton qu'ils y mettent?

… Daignez penser un moment aux inconvénients que vous avez déjà rencontrés aux bals de l'Opéra.

… Gardez-vous, ma sœur, des propos contre le prochain, dont on fait tout l'amusement… Par des méchancetés dites sur le prochain… on évite les honnêtes gens…

L'Empereur recommandait aussi à sa sœur de conserver l'étiquette, de bien penser à sa situation et à sa nation «qui est trop encline à se familiariser et à manger dans la main».

Or, lui-même donnait l'exemple de la simplicité outrée. On peut s'étonner de voir l'Empereur philosophe recommander à sa sœur de se montrer «dévote et recueillie à l'église», ajoutant que le plus grand impie devrait l'être par politique. Il était mieux dans son rôle en signalant l'inconvénient de la société des jeunes gens, et de l'accueil trop facile fait aux étrangers, surtout aux Anglais dont les usages et les mœurs devenaient alors fort à la mode, au grand déplaisir du Roi. – Joseph II à Léopold, 11 mai 1777, et Mercy à Marie-Thérèse.

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Il avait passé en revue les manufactures et les arsenaux, rendu visite à Geoffrin et à l'Institut, à Mme du Barry et à Buffon (avec le grand naturaliste, il avait à réparer une bévue de son frère Maximilien refusant maladroitement un exemplaire de luxe de l'Histoire naturelle); il avait causé avec économistes et savants. Il avait voulu tout voir, se rendre compte de tout, peut-être sans grand esprit de suite. Ce séjour, comme l'écrivait Louis XVI à Vergennes, devait donner une furieuse jalousie au roi de Prusse. Et, d'ailleurs, c'était vrai.

Dans ce concert de louanges, il pouvait se produire des notes discordantes.

Joseph II, en effet, se montra plus que froid avec Choiseul, qui pourtant était le promoteur de l'Alliance autrichienne, qui avait valu la Dauphine à la France.

Le duc était venu à Versailles le jour de la cérémonie des cordons bleus et au jeu de la Reine, «mais il n'y a rien eu de bien remarquable dans l'accueil qu'il lui a fait, l'ayant connu personnellement à Vienne, écrit le comte de Viry, si ce n'est que le Roi Très Chrétien a laissé apercevoir de nouveau, à cette occasion, ses dispositions peu favorables pour cet ex-ministre qui est retourné mardi dernier à la campagne.»

Joseph II avait traversé la Touraine sans s'arrêter à Chanteloup.

Avec M. de Vergennes, l'Empereur attaqua de front la question brûlante. L'entrevue se passa ainsi, d'après la dépêche du comte de Viry, ministre de Sardaigne.

«Bien des gens, lui dit ce prince, sont surpris de l'inaction de la France dans les circonstances actuelles.

« – Je le sais, a répondu le secrétaire d'Etat; mais le conseil du Roi


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