L’ombre du mal . Блейк Пирс

L’ombre du mal  - Блейк Пирс


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mais n’insista pas lorsqu’elle lui rendit un regard noir, toujours énervée par son commentaire.

      « Ça serait parfait, dit-il au vigile. Et est-ce que vous avez pu déterminer où ils sont allés ?

      — Oui », dit Keith fièrement, et il se retourna vers l’écran.

      Il ouvrit une autre fenêtre, qui montrait le parcours de l’homme dans le centre commercial, ainsi que celui de Sarah et Lanie. Les trois finissaient par monter dans un fourgon Trans Am et quitter le parking en direction du Nord.

      « J’ai essayé de voir les numéros d’immatriculation mais nos caméras sont placées trop haut pour voir ces détails.

      — C’est pas grave, fit Keri. Vous avez fait du bon boulot, Keith. Je vais vous donner nos numéros pour que vous nous envoyiez ces captures d’écran. J’aimerais que vous les envoyiez aussi à un de nos collègues au commissariat pour qu’il les passe dans le logiciel de reconnaissance faciale.

      — Bien sûr, dit Keith. Je fais ça tout de suite. Je me demandais aussi si je pouvais vous demander un service ? »

      Keri et Ray échangèrent des regards sceptiques, mais Keri hocha la tête. Keith poursuivit, hésitant : « Je voudrais intégrer l’école de police, mais j’ai attendu parce que je pense que je ne remplis pas encore les critères de condition physique. Je me demandais si je pourrais vous demander des conseils, quand vous en aurez fini avec ça, pour augmenter mes chances de réussite ?

      — C’est tout ? demanda Keri en sortant une carte de visite. Appelez le géant que voici pour les conseils en matière de sport. Vous pouvez m’appeler si vous avez des questions sur l’aspect psychologique du travail. Une dernière chose ; s’il faut porter un badge avec votre nom au travail, faites figurer votre nom de famille. C’est plus intimidant. »

      Sur ces mots, elle quitta la salle, laissant Ray s’occuper des menus détails. Il le méritait. Dans le couloir, elle envoya les captures d’écran de l’homme à Joanie Hart et aux Caldwell, leur demandant s’ils le reconnaissaient. Un instant plus tard, Ray émergea de la salle. Il avait l’air contrit. « Écoute, Keri. Je n’aurais pas du dire que tu te faisais une montagne de ce dossier. C’est évident qu’il se passe quelque chose de louche dans cette affaire.

      — C’est une excuse, ça ? Parce que je n’ai pas entendu le mot « désolé ». Et puisqu’on y est, n’y a-t-il pas eu suffisamment de dossiers où j’ai été la seule à m’inquiéter, à raison, pour que tu me laisses le bénéfice du doute ?

      — Oui, mais qu’en est-il de tous les dossiers où... » commença-t-il à dire, avant de se raviser à la moitié de sa phrase. « Je suis désolé.

      — Merci », fit Keri en choisissant de passer outre la première partie de son commentaire pour ne retenir que la seconde.

      Son téléphone vibra, et elle baissa les yeux avec enthousiasme. Mais au lieu d’un email du Collectionneur, c’était un message de Joanie Hart, bref et précis : « jamais vu ce type ».

      Elle le montra à Ray, secouant la tête à l’apparente indifférence de cette femme pour le bien-être de sa fille. Puis le portable sonna. C’était Mariela Caldwell.

      « Bonjour, Mme Caldwell. C’est l’agent Locke.

      — Oui, Ed et moi avons regardé les photos que vous nous avez envoyées. On n’a jamais vu ce jeune homme. Mais Sarah m’a dit que selon Lanie, son petit copain avait un physique de rockeur. Je me demande si ça pourrait être lui ?

      — C’est parfaitement possible, répondit Keri. Est-ce que Sarah a mentionné le nom de ce petit copain ?

      — Oui, je suis à peu près sûre que c’est Dean. Je ne me souviens pas d’un nom de famille, je ne pense pas que Sarah le connaissait non plus.

      — Ok, merci beaucoup, Mme Caldwell.

      — Est-ce que ça vous sera utile ? demanda la femme d’un ton plein d’espoir, presque suppliante.

      — C’est fort possible. Je n’ai pas encore d’informations nouvelles à vous donner. Mais je vous promets que nous faisons tout notre possible pour retrouver Sarah. J’essaierai de vous mettre à jour aussi souvent que possible.

      — Merci, agent Locke. Vous savez, je n’ai réalisé qu’après votre départ que c’est vous qui avez retrouvé cette adolescente surfeuse, il y a quelques mois. Et je sais que, eh bien, avec votre fille... »

      La voix de Mariela se brisa et elle s’interrompit, manifestement submergée par l’émotion.

      « Tout va bien, Mme Caldwell, dit Keri en se concentrant pour ne pas perdre toute maîtrise.

      — Je suis tellement désolée pour votre petite fille...

      — Ne vous inquiétez pas de ça. Mon objectif est de retrouver votre fille. Et je vous promets que je vais investir chaque once de mon énergie dans ce but. Vous, essayez simplement de rester calme. Regardez une émission bête à la télé, faites une sieste, faites ce que vous pouvez pour ne pas perdre la tête. Nous, pendant ce temps, on s’en occupe.

      — Merci », murmura Mariela Caldwell, la voix quasiment inaudible.

      Keri raccrocha et regarda Ray, qui avait une expression inquiète.

      « Ne t’inquiète pas, collègue, l’assura-t-elle. Je ne suis pas encore sur le point de perdre la boule. Maintenant, partons à la recherche de cette fille.

      — Et qu’est ce que tu suggères de faire ?

      — Je pense qu’il est temps de faire un point avec Edgerton. Il a eu suffisamment de temps pour passer en revue les données des portables des deux filles. Et maintenant, on a un prénom pour le type du fast food : Dean. Peut-être que Lanie le mentionne dans une de ses publications en ligne. Sa mère ne sait peut-être rien de lui, mais je pense que c’est plutôt par manque d’intérêt que parce que Lanie s’en cache. »

      Pendant qu’ils retournaient au parking, Keri appela Edgerton et mit le haut-parleur pour que Ray entende tout. Edgerton décrocha au bout d’une sonnerie.

      « Dean Chisolm, dit-il sans autre forme de cérémonie.

      — Quoi ?

      — Le type des captures d’écran que tu m’as envoyées s’appelle Dean Chisolm. Je n’ai même pas eu à utiliser le logiciel de reconnaissance faciale. Il est tagué dans plein de photos de Lanie Joseph, sur Facebook. Il porte toujours une casquette profondément enfoncée sur sa tête, ou des lunettes de soleil, comme s’il voulait cacher son identité. Mais il n’est pas très doué pour ça : il porte toujours les mêmes t-shirts noirs et les tatouages sont plutôt reconnaissables.

      — Excellent travail, Kevin », fit Keri, encore une fois impressionnée par le génie informatique de leur service. « Et qu’est ce qu’on sait de lui ?

      — Pas mal de choses. Il a été arrêté plusieurs fois pour la drogue. Quelques-unes des arrestations étaient pour possession de drogue, deux pour vente de drogue, et une pour avoir été un intermédiaire. Il a fait quatre mois de prison pour cette dernière arrestation.

      — Un citoyen modèle, quoi, marmonna Ray.

      — Ce n’est pas tout. Il est aussi soupçonné d’être impliqué dans un réseau de prostitution avec des filles mineures. Mais personne n’a jamais réussi à le coffrer pour ça. »

      Keri leva les yeux vers Ray et vit son expression changer. Jusqu’à présent, il avait de toute évidence été convaincu que les deux jeunes filles étaient parties faire une virée entre copines. Mais avec ces nouvelles informations sur Dean, il était manifestement passé de « légèrement mal à l’aise » à « très inquiet ».

      « Et qu’est ce qu’on sait de ce réseau de prostitution ? demanda Keri.

      — Il est géré par un charmant bonhomme du nom d’Ernesto Ramirez,


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