Dictionnaire érotique moderne. Alfred Delvau

Dictionnaire érotique moderne - Alfred Delvau


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abricotier.

      Abuser d’une femme. En jouir charnellement, soit de gré, soit de force,—mais le plus souvent de gré, les femmes se plaisant à être ainsi abusées.

      Vous êtes un infâme, vous avez lâchement abusé de moi pendant mon sommeil...—Vous m’en voulez donc?...—Oui, parce qu’il fallait attendre que je fusse réveillée.

      Baron Wodel.

      Académie d’amour. Lieu où on va pour jouer au jeu de Vénus—et de Mercure: en bon français, Bordel.—Le mot se trouve dans le Francion de Ch. Sorel et dans les Aventures burlesques de Dassoucy.

      Allons-nous à l’Académie, ce soir?—Non, je ne suis pas en queue.

      J. Le Vallois.

       Accident. Manque d’haleine dans le discours amoureux; hasard malencontreux qui fait tomber (accidere, ad cadere) le membre viril au moment même où il devrait relever le plus orgueilleusement sa tête chauve.

      La malheureuse Hortense

       Vient de perdre, à Paphos,

       Un procès d’importance

       Qu’on jugeait à huis-clos;

       Son avocat, dit-elle,

       Resta court en plaidant:

       Voilà ce qui s’appelle

       Un accident.

      Collé.

      Accident féminin. Avoir ses règles. Événement prévu qui arrive juste quand une femme, ayant un ou plusieurs bons coups à tirer, donnerait tout pour qu’il y eût retard.

      Nul autre que Pinange ne m’avait enfilée; peu de jours avant de le rendre heureux, j’avais eu mon accident féminin; il était donc bien avéré que ce qui allait se développer dans mes flancs était son paternel ouvrage.

      A. de Nerciat.

      Acheter une conduite. Se ranger après avoir été très dérangée par les michés; épouser un seul homme après avoir été mariée au genre humain.

      Les filles qui ont fait des économies en suant le plus possible du con, peuvent seules s’acheter une conduite; il y a des messieurs qui ne sont pas plus délicats que Vespasien et qui, comme cet empereur, prétendent que l’argent n’a pas d’odeur.

      A. François.

      Accointances (avoir des). Commercer charnellement avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme.

      Je supposai qu’elle avait eu des accointances avec le baron ou avec son laquais.

      A. Lireux.

      De quelque valet l’accointance

       Serait-ce bien votre désir?

      Théophile.

      C’est qu’à l’ombre du crucifix,

       Souvent faites filles ou fils,

       En accointant les belles-mères.

      G. Coquillart.

      Il faut que quelqu’un se soit accointé que notre ménage a ainsi renforcé.

      (Les Cent Nouvelles nouvelles.)

      Accolade. Baiser qui engendre l’envie de baiser,—à ce point que le même mot sert aux deux actions, la chaste et la libertine.

      Une catin s’offrant à l’accolade,

       A quarante ans il dit son introït.

      Piron.

      Accoler. Faire l’acte vénérien,—dont le début est presque toujours une accolade mutuelle.

      Quand le jeune et charmant champion

       Accola la charmante Armide,

       Notre morpion se hâta

       De gagner la forêt humide

       Qui devant lui se présenta.

      B. de Maurice.

      C’était un adieu que lui disaient toutes les femmes, filles et garces qu’il avait accolées.

      (Moyen de parvenir.)

      Accommoder une femme. La baiser convenablement de manière qu’elle ne réclame pas—à moins qu’elle ne soit trop gourmande.

      Mon drôle met pied à terre, descend la demoiselle, et l’accommode de toutes pièces.

      D’Ouville.

      Accomplir son désir. Faire l’acte copulatif, qui est et sera l’éternelle desiderium de l’humanité—mâle et femelle.

      Il disait à ses gens de la tenir par les bras, tandis que Robin accompliroit son désir.

      Ch. Sorel.

      Accorder sa flûte. Se préparer à l’acte vénérien; bander,—la pine de l’homme étant l’instrument dont les femmes connaissent le mieux l’embouchure et dont elles jouent le plus savamment, soit avec la langue, soit avec les doigts, soit avec le cul.

      Allons, mon bel ami, accordez votre jolie petite flûte.

      Durand.

      Mais Jeannot plus se délectait

       D’accorder sa flûte avec elle.

      Théophile.

      Accorder ses faveurs. Se dit d’une femme qui ouvre son cœur, ses bras et ses cuisses à un homme pour qu’il use et abuse de cette ouverture.

      Ne sera-ce qu’une déclaration de sentiment? Faudra-t-il lui accorder les faveurs?

      La Popelinière.

      Accouplement (L’). L’acte copulatif, qui accouple souvent un jeune homme avec une vieille femme, un vieillard avec une jeune fille, un libertin avec une presque pucelle, une bête avec un homme d’esprit.

      A tout prix je voulus la renvoyer chez elle;

       Mais elle résista,—ce fut mon châtiment,

       Et jusqu’au rayon bleu de l’aurore nouvelle,

       J’ai dû subir l’horreur de notre accouplement.

      Henri Murger.

      Accoupler (S’). Faire l’œuvre de chair, qui consiste dans une conjonction de deux créatures de sexes différents.

      Il en est de certains hommes comme des animaux; ils n’aiment pas, ils s’accouplent aux femmes, qui pour eux ne sont que des femelles.

      Baron Wodel.

      Accroc au mariage (Faire un). Faire son mari cocu; donner une rivale à sa femme.

      Mais quand tu s’ras dans ton ménage,

       Faut pas pour ça t’ priver d’amant,

       Car les accrocs faits au mariage,

       C’est du nanan.

      E. Debraux.

      Accroche-cœurs. Petites mèches de cheveux que les femmes se collent sur les tempes, afin de se rendre plus séduisantes aux yeux des hommes et d’accrocher ainsi le cœur qu’ils portent à gauche—dans leur pantalon.

      Sur nos nombreux admirateurs

       Dirigeons nos accroche-cœurs.

      Louis Festeau.

      Accrocher. Faire l’acte vénérien—pendant lequel l’homme est accroché à la femme avec son épingle, qui la pique agréablement pendant quelques minutes.

      Et elle rit quand on parle d’accrocher.

      (Moyen de parvenir.)

      Deux minutes encore, et je l’accrochais sans vergogne sur la mousse.

      Em. Durand.


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