Dictionnaire érotique moderne. Alfred Delvau

Dictionnaire érotique moderne - Alfred Delvau


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demain, ô mes sœurs, le jour de la visite.

      Albert Glatigny.

      Aller à Pinada.—Faire l’acte vénérien,—à dada—sur une pine.

      Aller au beurre. Baiser une femme, dont le con ne tarde pas à devenir ainsi une baratte.

      Zut! je veux aller au persil pour aller au beurre, moi, na!

      Lemercier de Neuville.

      Aller au bonheur. Jouir en baisant, parvenir à la félicité suprême.—Cette expression, une des plus justes de la langue érotique moderne, est précisément celle qui se lisait comme enseigne sur les bordels de Pompéï: Hic habitat felicitas.

      Tu as donc envie d’aller au bonheur, mon petit homme!

      Lemercier de Neuville.

      Aller au café. Gamahucher une femme. On dit aussi: prendre sa demi-tasse au café des Deux-Colonnes.

      Aller au gratin. Baiser une femme publique,—à l’œil,—ce qui est une gourmandise pour certains travailleurs. Allusion au gratin que laisse un mets au fond de la casserole et qui trouve toujours un amateur—quand tout le monde est servi.

      Aller au persil. Se dit des femmes autorisées qui se promènent le soir dans les rues, sur les trottoirs, et qui ne cessent de se promener que lorsqu’un galant homme, un peu gris, les prie de se reposer—pour tirer un coup avec lui, dans une chambre de bordel ou dans un arrière-cabinet de marchand de vins.—Voy. Aller au beurre.

      Aller au vice. Aller au bordel.

      Aller chez le voisin. Enculer une femme; se tromper, volontairement ou involontairement, d’endroit.

      Tiens... me voilà... Pas comme ça, donc! Tu va chez le voisin... Laisse-moi te conduire.

      H. Monnier.

      Aller d’attaque (Y). Baiser avec énergie, sur l’herbe ou sur une chaise, sous le ciel du lit ou sous le ciel de Dieu, sans se préoccuper des passants et des enfants.

      La limace... là, bien blanche, avec ses creux et ses montagnes, ça m’met sens sus d’sous... Allons-y d’attaque!

      Lemercier de Neuville.

      Aller de son beurre. Jouir copieusement, lorsqu’on est sous l’homme, sans craindre la vérole et les enfants, et décharger deux ou trois fois sans qu’il ait déconné.

      Tu m’as fait crânement jouir, cochon! Voilà la première fois que j’y vas de mon beurre aussi franchement.

      Lemercier de Neuville.

      Aller de son voyage. Les filles de bordel emploient cette expression pour dire qu’elles ont joui avec un miché: «J’y ai été de mon voyage.»

      Aller du cul. Se trémousser dans la jouissance vénérienne, ou dans l’attente de cette jouissance, qui est toujours précédée d’une foule de friandises fort agréables.

      Il se trémoussa vers moi en se baissant, et moi vers lui en me haussant; les culs nous allaient à tous deux comme s’il eût eu déjà le vit au con.

      Mililot.

      Aller et retour (Donner ou faire l’). Tirer deux coups avec une femme, sans déconner.

      C’est un pauvre homme, dit-elle; il ne peut pas même faire l’aller et retour sans être sur les dents.

      A. François.

      Aller l’amble. Faire l’acte vénérien, soit parce que dans cette besogne l’homme imite l’allure des chevaux qui vont l’amble, entre le trot et le pas, entre fort et doucement, soit parce que pour aller l’amble amoureux il faut être deux—ambo.

      Aller se faire couper les cheveux. Aller au bordel.—L’expression date de l’établissement des bains de mer de Trouville, fréquentés par la meilleure société parisienne. Trouville est pour ainsi dire un faubourg du Havre, mais un faubourg sans bordels. Les messieurs sans dames qui ont des besoins de cœur s’échappent, vont au Havre et reviennent l’oreille basse, la queue entre les jambes, comme honteux de leurs mauvais coups.—D’où venez-vous? leur demandent les dames.—J’ai été me faire couper les cheveux, répond chaque coupable.—Les dames trouvaient—trouvillaient, dirait Commerson;—qu’ils allaient bien souvent se faire arranger—la chevelure.

      Aller trop vite à l’offrande et faire choir le curé. Décharger au moment où l’on va baiser une femme que l’on a désirée trop longtemps, et débander immédiatement.

      Allonger (S’). Bander,—dans l’argot des maquignons.

      Allumelle. Membre viril.

      Plusieurs n’aimassent tout autant

       Pour chatouiller leur allumelle

       Le réservoir d’une pucelle.

      (Heures de Paphos.)

      Allumer (S’). Être en érection, soit devant une femme, soit devant une photographie obscène.

      Il ne s’allume pas!... Je ne s’rais pourtant pas fâchée qu’i m’ baise, car il a un rude membre.

      Lemercier de Neuville.

      Allumer la chandelle. Mettre un homme en état de baiser, par des attouchements habiles aux environs de son braquemard et sur son braquemard lui-même.

      Allumer le flambeau d’amour. Copuler.

      J’ m’approch’ crân’ment et j’ lui propose

       D’allumer le flambeau d’ l’amour;

       Cédant au désir qui m’allèche.

       De mon feu n’ jaillit qu’un’ flammèche.

      F. de Calonne.

      Allumer un homme. Se dit des femmes légères—comme chausson—qui, par leurs regards incendiaires, provoquent les hommes à la fouterie.

      Elle! elle n’allumerait pas même un homme en amadou.

      Lemercier.

      Allumette. Le membre viril, avec lequel on met le feu à tant de jeunes imaginations.

      N’approche pas de moi ton allumette: tu me brûlerais, et je n’y suis pas disposée.

      Baron Wodel.

      Modeste appelle une allumette

       Ce que lui montre son amant.

      E. T. Simon.

      Amant. Nom que l’on donne, non pas à l’homme qui aime une femme, mais à celui qui la fout.

      Un vieux monsieur millionnaire,

       Remplaçant le prince Charmant

       Rêvé par toute pensionnaire,

       De Manette eût été l’amant.

      Alfred Delvau.

      Amant de cœur. Greluchon, maquereau, homme qui, s’il ne se fait pas entretenir par une femme galante, consent cependant à la baiser quand il sait parfaitement qu’elle est baisée par d’autres que lui: c’est, pour ainsi dire, un domestique qui monte le cheval de son maître.—Il y a cette différence entre l’amant simple et l’amant dit de cœur que le premier est un fouteur qui souvent se ruine pour sa maîtresse, et que le second est un fouteur pour lequel sa maîtresse se ruine quelquefois—quand il la fout bien. Aussi devrait-on appeler ce dernier l’amant de cul, le cœur n’ayant absolument rien à voir là-dedans.

      Amarris. Vieux mot hors d’usage signifiant matrice, employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.

      Et madame qui perd l’attente

       Du bien que donnent les maris,

       Soupire de son amarris.

      J. Grevin.

      C’est


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