Dictionnaire érotique moderne. Alfred Delvau
exhaurire crebro concubitu.
Tu l’as éreinté, ton homme; encore un coup, et tu l’achèveras.
Lemercier de Neuville.
Acte. Coup tiré avec une femme,—par allusion sans doute à la chemise qu’on lève et qu’on abaisse, comme le rideau d’un théâtre, avant et après chaque acte. Plus il y a d’actes, plus le vaudeville amuse la femme—qui se garde bien de siffler.
Quand nous en arriverons à l’acte, je te prouverai, carogne, que les petits en ont plus gros que les grands.
Em. Durand.
Actéoniser. Tromper son mari.
Une marchande qui dès le lendemain de ses noces a actéonisé son mari.
(Les Caquets de l’accouchée.)
Acteur (L’). L’homme qui joue le rôle d’amoureux dans la comédie à deux personnages dont l’auteur a désiré garder l’anonyme, et qui porte pour titre: La Fouterie.
Lui, un acteur! dit la dame, qui savait à quoi s’en tenir sur le jeu secret du sire. C’est un cabotin vulgaire, plutôt, qui s’est usé en jouant avec des drôlesses.
Léon Sermet.
A peine fut cette scène achevée,
Que l’autre acteur par sa prompte arrivée,
Jeta la dame en quelque étonnement.
La Fontaine.
Action (L’). Le jeu de la pine et du con,—qui est l’action par excellence.
Arrivons tout de suite à l’action, veux-tu?
La Popelinière.
Et puis l’action ordinaire
Est si sale après la façon.
Théophile.
Action fréquente (L’). La fouterie, qui est la chose que l’on fait le plus souvent quand on est jeune, vigoureux et bien membré.
Il concède indulgence plénière à tous les religieux de l’ordre de nature, de corps véreux que la débilité de l’âge ou l’action fréquente causera.
Mililot.
Action honteuse (L’). La fouterie, dont rougissent le plus en public les gens qui la font le plus sans vergogne en particulier.
L’œil pour regarder l’action honteuse avec une chaleur vive et représenter à la personne aimée l’image du plaisir de son âme...
Mililot.
Administrer une douche—Faire pleuvoir le sperme dans le cul brûlant de la femme,—cette adorable folle dont nous sommes tous fous.
Le dieu des jardins en ce lieu
Une heureuse douche administre.
(Le Cabinet satyrique.)
Je lui administrai une douche qui l’inonda et lui fit crier comme à Panurge: Je naye, je naye, je naye!
Baron Wodel.
Adroite en amour (Être). Se dit d’une femme ou d’une fille qui connaît sur le bout du doigt et de la langue l’art de faire jouir les hommes.
Adroite en amour,
Elle y sait plus d’un tour.
C’est une aisance!
Une indécence!
L’on croit voir une femme de cour!
Collé.
Affaire. L’acte vénérien, le membre viril de l’homme, ou le con de la femme.
Le grand cordelier ayant achevé son affaire.
(Moyen de parvenir.)
Macette, on ne voit point en l’amoureuse affaire
Femme qui vous surpasse en traits d’agilité.
(Cabinet satyrique.)
Pense que peut en cela faire
Qui se plaît à l’affaire.
Jodelle.
Elle disait qu’il n’y avait si grand plaisir en cette affaire que quand elle était à demi forcée et abattue.
Brantôme.
Dites-vous que l’amour parfait
Consiste en l’amoureuse affaire.
Théophile.
Le jeune homme puceau l’appelle son affaire.
Protat.
Mon cher ami, j’ai l’habitude
De me couvrir, en me baignant,
D’un sac qui me cache et me serre
Des pieds jusques à l’estomac...
—Parbleu! c’est prudent, dit Voltaire,
Et votre affaire est dans le sac.
C. Fournier.
Que voulez-vous que je vous donne pour me permettre d’arracher un poil de votre affaire?
D’Ouville.
Affaire avec quoi l’homme pisse (L’). La pine,—un mot que n’osent pas avoir à la bouche les femmes qui ont le plus au cul la chose qu’il représente.
N’en as-tu pas vu quelqu’un qui pissât, et cette affaire avec quoi il pisse?
Mililot.
Affaire de cœur. Coucherie,—cœur étant mis là pour cunnus.
Vous êtes en affaire? me cria-t-il à travers la porte, pendant que j’accolais ma drôlesse et la suppéditais avec énergie.—Oui, répondis-je en précipitant mes coups, je suis en affaire... de cœur.
J. Le Vallois.
Affaires (Avoir ses). Avoir ses menstrues, qui sont toute une affaire, en effet.
Ce n’est pas le jour des affaires
Qu’il paraît le plus affairé.
Eugène Vachette.
Affiler le Bandage. Bander,—arrigere.
Ainsi que des amants temporels pigeonnaient la mignotise d’amour, affilant le bandage.
(Moyen de parvenir.)
Affriander un homme. Le tenter du gaillard péché de luxure en lui montrant un mollet bien tourné, une gorge bien ferme, des fesses bien blanches, etc.
Serais-je étonnée de te voir un caprice pour ces princesses-là (des fesses)? Va, va, mon cher, elles en ont affriandé bien d’autres.
A. de Nerciat.
Affront (Faire un). Débander juste au moment où il faut bander le plus roide,—seule impertinence que les femmes ne pardonnent pas.
Tournez en ridicule
Ceux qui n’avancent pas
Plus d’un pas,
Ou qui font
Un affront
Au second.
Collé.
Agacer le sous-préfet. Se masturber.—L’expression est tout à fait moderne, et fréquemment employée, quoique d’une étymologie difficile.
Agent. Celui qui agit: le doigt, le vit ou le fouteur. Ce mot s’emploie aussi pour les sodomites; le nom d’agent appartient à celui qui encule par opposition au mot patient, donné à celui qui se fait enculer.
Mais en un mot, si Monrose, agent de plein gré, ne devint pas patient avec autant de résignation que le père,