Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron. Ciceron
M’. Manilius, consul en 604, avec L. Marcius Censorinus.
6. « L’amitié est une parfaite union des cœurs, formée par le mérite et par la vertu, et confirmée par la ressemblance des mœurs. » Sacy.
7. Empédocle
8. Voy. de Finibus, V, 22, tom. XXIII, p. 464. Lucien dit que les Scythes sacrifiaient à Oreste et à Pylade.
9. Un des interlocuteurs des dialogues sur la République.
10. Au lieu de l’ancien texte, Ab iis, Wetzel propose de lire Ab his ; Lallemand,At ii, etc.
11. « L’amitié est le mariage de l’âme, et ce mariage est sujet au divorce. » Voltaire.
12. J’admettrais volontiers cette conjecture, approuvée de plusieurs savants : « Perfecta quidem sapientia si simus, nihil habeat res vitii. »
13. Dans le consulat, en 471 et 475 ; dans la censure, en 478.
14. Petit-fils de Caton le censeur.
15. Allusion à l’usurpation de César.
16. Ernesti a bien tort de vouloir lire immanis. Nous avons déjà parlé d’immunis, tom. II, p. 327 ; tom. III, p. 145. Munis, dans l’ancienne langue latine, voulait dire, qui officiis fungitur. Il paraît même (Nonius, c. i, n. 88) que ce mot se rapportait surtout aux devoirs de l’amitié.
17. Il est évident que Cicéron, en écrivant ces mots, pensait encore à César ; mais tandis qu’il dogmatisait ainsi avec la sécurité d’un philosophe grec, un mois après la mort du dictateur, le parti du tyran, comme il l’appelait, se fortifiait de jour en jour. Ce parti n’avait sans doute pour chefs que des ambitieux qui voulaient recueillir son héritage ; mais il n’en était pas moins dangereux.
18. « Il y a bien des choses qu’un honneur délicat vous défendrait pour vous-même, qu’il vous serait permis et honnête de faire pour vos amis. » Madame de Lambert.
19. Diogène disait : « Quand j’emprunte de mon ami, c’est mon argent que je lui demande. »
20. « L’amitié, comme l’amour, ne cherche pas l’égalité, mais elle la fait. » Sacy.
21. La plupart lisent à tort Rutilium.
22. « Il n’y a jamais de rupture qui ne nous accuse ; c’est toujours la faute de l’un des deux ; on ne peut éviter la honte de s’être mépris, et d’avoir à se dédire. » Madame de Lambert.
23. Act.I, sc. i, vers 41.
24. Dans l’Eunuque, act. II, sc. ii, v. 21.
25. Grévius, Ernesti, Lallemand, Wetzel, ont tort de vouloir supprimer non comitem ; Cicéron emploie souvent l’antithèse de dux et de comes.
26. « Les louanges du flatteur ne sont utiles qu’à celui qui les donne ; les louanges de l’ami ne sont utiles qu’à celui qui les reçoit. » Sacy
27. « Nous nous cherchions, et nos noms s’embrassaient avant que de nous connaître… Et quand je me demande d’où vient cette joie, cette aise, ce repos que je sens lorsque je le vois, c’est que c’est lui, c’est que c’est moi. » Montaigne.
De l’Invention
Cicéron
De l’Invention
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traduction sous la direction de M. Nisard, 1840
LIVRE PREMIER
I. J’ai souvent examiné dans de longues méditations, si le talent de la parole et l’étude approfondie de l’éloquence ont été plus avantageux que nuisibles à l’homme et à la société. En effet, si je considère les maux qui ont déchiré notre patrie, si je me rappelle les catastrophes qui ont bouleversé autrefois les cités les plus florissantes, partout je vois la plus grande partie de ces malheurs causée par des hommes éloquents. Mais lorsque je veux, avec le secours de l’histoire, remonter à des époques plus reculées, je vois la sagesse, et plus encore l’éloquence, fonder des villes, éteindre les guerres, établir des alliances durables, et serrer les nœuds d’une sainte amitié. Ainsi, après un mûr examen, la raison elle-même me porte à croire que la sagesse sans l’éloquence est peu utile aux États, mais que l’éloquence sans la sagesse n’est souvent que trop funeste, et ne peut jamais être utile. Aussi l’homme qui, oubliant la sagesse et le devoir, s’écartera des sentiers de l’honneur et de la vertu, pour donner tous ses soins à l’étude de l’éloquence, ne peut être qu’un citoyen inutile à lui-même, et dangereux pour sa patrie ; mais s’armer de l’éloquence pour défendre, et non pour attaquer les intérêts de l’État, c’est se rendre aussi utile à soi-même qu’à son pays, et mériter l’amour de ses concitoyens.
Si vous voulez remonter à l’origine de ce qu’on appelle éloquence, soit que vous la regardiez comme un fruit de l’étude, un effet de l’art ou de l’exercice, ou un talent naturel, vous trouverez qu’elle doit sa naissance à la plus noble cause et aux motifs les plus honorables.
II. En effet, il fut un temps où les hommes, errant dans les campagnes comme les animaux, n’avaient pour soutenir leur vie qu’une nourriture sauvage et grossière. La raison avait peu d’empire ; la force décidait de tout. Ces barbares n’avaient nulle idée de leurs devoirs envers la Divinité ni envers leurs semblables ; point de mariage légal point d’enfants dont on pût s’assurer d’être le père ; on ne sentait point encore les avantages de l’équité. Aussi, au milieu des ténèbres de l’erreur et de l’ignorance, les passions aveugles et brutales asservissaient l’âme, et abusaient, pour se satisfaire, des forces du corps, leurs pernicieux satellites. Sans doute, dans ces temps de barbarie, un homme s’est rencontre d’une sagesse et d’une vertu supérieures, qui reconnut combien l’esprit humain était propre aux plus grandes choses, si l’on pouvait le développer et le perfectionner en l’éclairant. A sa voix, les hommes dispersés dans les champs, ou cachés dans le fond des forêts, se rassemblent