Choisie par le mâle Alpha Coffret. Kayla Gabriel
et carra les épaules. Enlevant ses lunettes de soleil elle le jaugea d’un air sévère.
« C’est à cause de toi que je suis ici ? » demanda-t-elle sans élever la voix. Elle n’avait pas le doux accent qu’il aurait espéré d’une fille venant du Texas. Mais, et c’était très surprennent, sa voix était très fortement teintée par l’accent Néo-Zélandais.
« Oui, répondit Lucas.
— Ces hommes m’ont attrapée en pleine rue. Ils n’ont pas voulu me dire où ils m’emmenaient, ni pourquoi. Ça fait trente-six heures et aucun d’entre eux ne m’a encore parlé. Ils se sont bornés à répéter que c’était Lucas Kiern qui les avaient envoyés.
— Ils t’on bien traitée, j’espère ? demanda-t-il en faisant glisser son regard sur le chef du groupe.
— Nous l’avons interceptée en pleine rue, juste avant que quatre hommes armés ne lui tombent dessus. Nous les avons vu la suivre et l’embusquer dans un coin, nous avons agi car il était devenu évident qu’elle était à court d’options, expliqua l’homme en haussant les épaules.
— Ils ont été brutaux, dit-elle, la colère se lisant sur ses traits.
— Ils ont fait ce pourquoi ils ont été payés, » répondit Lucas. Il regarda les hommes et leur fit signe qu’il n’avait plus besoin de leurs services.
Aurélia se retourna et fit les gros yeux alors que les hommes remontaient dans leur voiture et partaient.
« C’est tout ? demanda-t-elle. Ils me déposent juste ici, sans savoir ce qui va m’arriver ?
— Tu fais plus confiance à un groupe d’humains qu’à ceux de ta propre race ? demanda Walker d’un air choqué.
— Oh, il parle ! dit Aurélia en battant des mains. Vous êtes qui vous deux, hein ? Les betas ?
— Nous ne sommes pas une meute, contra Ben.
— Oh, vous êtes des loups solitaires qui traînent ensemble alors. Bien sûr, quelle bonne idée. De mieux en mieux, cracha-t-elle.
— Aurélia, voici Ben et Walker. Nous nous connaissons depuis très longtemps, » expliqua Lucas.
Aurélia croisa les bras et bascula une hanche sur le côté. Ce mouvement fit sourire Lucas, de la pure texane pensa-t-il.
— Et donc ? Pourquoi je suis là moi ? demanda-t-elle, le visage dur.
— Entre une minute à l’intérieur d’abord. Walker et Ben vont repartir dans leurs quartiers et nous allons parler toi et moi, lui dit Lucas. » Il n’attendit pas qu’elle obéisse et se tourna pour repousser ses amis vers l’intérieur du bâtiment. Comme il l’avait prédit, ils se dirigèrent chacun vers leurs suites. Lucas ouvrit la voie jusqu’à la tanière.
« Tu as faim ? Soif ? demanda-t-il pour s’assurer qu’elle se sente à l’aise.
— Non, répondit-elle brusquement.
— Assieds-toi, » proposa-t-il en lui désignant un canapé de cuir noir. Elle le regarda puis s’assit dans un coin. Lucas lui laissa de la place pour respirer et s’assit à l’autre bout. Depuis qu’ils étaient rentrés à l’intérieur, il ne pouvait faire autrement que sentir son odeur. Sous les odeurs d’humains et de kérosène de son voyage, il percevait des notes d’hibiscus et de verveine émaner de sa peau. Son loup jappait à l’intérieur, ne rêvant que de respirer plus profondément cette odeur, de s’en approcher encore d’avantage.
Elle se tortilla, mal à l’aise, en regardant la maison autour d’elle, lui rappelant qu’il devait lui fournir une explication avant qu’elle n’essaie de s’enfuir.
« J’ai une proposition à te faire, dit-il, allant droit au but.
— Une proposition ? » demanda-t-elle en reportant son regard azur sur lui. De près, il pouvait voir que ses yeux contenaient comme des éclats de brun cuivré qui s’accordaient merveilleusement aux boucles cascadant sur ses épaules.
« Une liberté relative et le retour aux Etats-Unis, » expliqua-t-il.
Un éclair de surprise passa sur ses traits. Mais elle le maîtrisa instantanément. Il était impressionné par son contrôle d’elle-même.
« Je suis aux États-Unis en ce moment même, n’est-ce pas ? répondit-elle. Quelque part sur la côte est, je dirais.
— En Caroline du nord, oui, concéda-t-il. Mais ce n’est pas ce que je voulais dire. Je propose une solution permanente à ton problème.
— Mon problème ? Et que crois-tu savoir de moi ou de mes problèmes ? »
Lucas s’arrêta, essayant de choisir les mots justes.
« Je sais que tu es en cavale. Traquée par des agences gouvernementales, de grandes entreprises… tu t’es fait beaucoup d’ennemis et maintenant que tu es en position de faiblesse, ils viennent tous pour s’en prendre à toi. L’un d’entre eux va bien finir par t’attraper, te faire très mal et te refourguer ensuite au plus offrant.
— Je ne suis pas faible ! cracha-t-elle, bondissant sur ses pieds. Je me débrouille très bien toute seule. »
Elle croisa les bras et parcouru la tanière, puis revint sur ses pas. Faire les cent pas semblait l’aider à contrôler sa colère.
« L’humain ne mentait pas. Tu étais probablement sur le point d’être capturée quand ils te sont tombés dessus. Tu t’es bien débrouillé jusqu’à présent, ça oui. Te cacher dans une grande ville d’un pays du tiers monde, qui en plus, est connu pour être un paradis pour les hackers. C’était finement joué. Mais il y a trop d’argent en jeu, ta tête est mise à prix et peu importe ton intelligence ou ta vitesse, tu ne pourras pas fuir éternellement. Il y a trop d’argent sur la table, expliqua Lucas.
— Et donc c’est ça, hein ? Tu es un chasseur de prime qui s’en prend à sa propre race ? demanda-t-elle sans le regarder alors qu’elle continuait à marcher. Tu vas me livrer et t’arranger pour que ma peine soit radoucie ou un truc du genre ?
— Non. Ça n’arrangerait en rien tes problèmes. Si tu te rends au procureur général des Etats-Unis, en demandant une réduction de peine, il devra en discuter avec les plaignants et ils voudront sans aucun doute que tu fasses de la prison. Je pense que ce serait gâcher ton talent, sans parler de ta beauté. »
Elle s’arrêta enfin, ses yeux se reportant sur lui.
« Ma beauté ? Tu me dragues là, ou quoi ? demanda-t-elle interloquée.
— En quelque sorte, je l’admets. Je t’ai cherchée. Je t’ai observée, j’ai creusé dans ton passé. Je suis intéressé par toi Aurélia. Pour plusieurs raisons, mais disons que le fait que tu sois de ma race et infiniment désirable… t’as fait rapidement parvenir au sommet de ma liste.
— Et qui es-tu pour faire des listes de ce genre et te permettre de me faire des propositions, demanda-t-elle.
— Je suis le PDG de Luna Corp, » répondit-il. Comme il s’y attendait, elle sut instantanément de quoi il parlait. Et malgré elle, un sourire s’épanouit sur ses lèvres.
« Je savais que Luna Corp était dirigé par des loups, » dit-elle, ravie de s’accorder cette petite victoire. Mais son sourire s’évanouit rapidement.
« Donc tu es le PDG. Quel est le rapport avec moi ?
— Comme tu dois le savoir, Luna Corp. est dans une phase d’expansion exponentielle depuis quelques années. Nous avons atteint le stade où nous générons plus d’argent que nous ne pourrons en dépenser et même que les enfants de nos enfants ne pourront en dépenser et nous nous ennuyons. Seuls. Entourés d’humains, séparés des autres loups. Nous essayons de changer ça.
— Nous ? Qui nous ?
— Je suis