Poésies de Charles d'Orléans. Charles d'Orléans

Poésies de Charles d'Orléans - Charles d'Orléans


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les états tenus à Tours, en 1464, Charles d'Orléans osa vanter les douceurs de la paix publique et faire au roi quelques timides remontrances que son grand âge eût dû lui faire pardonner. Louis XI, furieux, interrompit violemment ces humbles paroles et accabla l'orateur d'insultes et d'outrages. Le vieillard épouvanté s'enfuit de Tours précipitamment; arrivé à Amboise, il expira le 4 janvier 1465.

      Le suc poétique, si je puis dire ainsi, exprimé par Charles d'Orléans, a été soigneusement recueilli par Villon et par Marot; le premier y a déposé sa franchise quelque peu cynique, et le second sa verve étincelante, son vers correct et les traditions des littératures grecques, et et latines qui renaissaient. Ces trois éléments combinés dominent toute la poésie du seizième siècle. Ainsi pour apprécier, sous tous ses aspects, le livre de Charles d'Orléans, il faudrait analyser ces trois individualités et montrer l'effet qu'elles durent produire confondues. Nous laissons ces questions de haute critique à une main plus habile; d'ailleurs nous avons dû renfermer cette notice dans les bornes restreintes et modestes d'une biographie littéraire; nous n'ajouterons plus qu'un mot. De graves historiens ont prétendu que le duc d'Orléans, prince du sang royal de France, était resté au dessous de sa mission; ils lui ont fait un crime d'avoir soutenu mollement le drapeau de la révolte et de la guerre civile, et ils lui reprochent ses vers, en quelque sorte, comme des lâchetés. Voilà, en vérité, de singulières accusations. Eh bien, sauf le respect que nous devons à ces historiens, je crois que si au lieu d'assassiner leurs parents, d'avilir une monarchie qu'ils devaient protéger, délivrer leur pays aux Anglais, Jean sans Peur, le comte de Saint-Pol et le connétable d'Armagnac avaient employé leur loisir à rimer des ballades dans leur château, je crois, dis-je, que nos pères de ce temps-là en eussent ressenti quelques bons effets. Historiens, rassure-vous, les chefs politiques ne manqueront jamais à vos récits; mais des poètes comme Charles d'Orléans, on n'en trouve qu'un dans une littérature; ainsi, pardonnez-lui ses poésies.

      J. MARIE GUICHARD.

       NOMMÉS EN TÊTE DE QUELQUES-UNES DES POÉSIES

       CONTENUES DANS CE VOLUME.

       Table des matières

      ALBRET (le cadet d'), 352, 356. ALENÇON (Jean II, duc d'), 271. BENOIT d'Amiens, 358, 359, 371, 390, 397, 418. BLOSSEVILLE (le vicomte de), 385. BOUCICAUT, 339, 340. BOULAINVILLIERS (Philippe de), 209, 353. BOURBON (Jean II, duc de), 235, 303, 309, 310, 334, 354, 383, 386, 391, 425. BOURGOGNE (Philippe-le-Bon, duc de), 152, 154. CADET (le), voy. Albret. CADIER (Guillaume), 424. CAILLAU (Jean), 104, 136, 278, 316, 380, 381. CAILLAU (Simonnet), 138, 341, 370, 395, 413. CHEVALIER (Pierre), 167. CLERMONT (compte de), voy. Bourbon. CUISE (Antoine de), 408, 409. DALEBRET, voy. Albret. FARET, 371. FRAIGNE, 238, 389, 405, 406. FREDET, 169, 176, 251, 279, 322, 325, 335, 341, 350. GARENCIÈRES (Jean de Montenay, sire de), 142. GEORGE, 337. GILLES, 349. GOUT (Étienne le), 269. LORRAINE (Jean, duc de), 342, 344, 345, 346, 372, 415, 416. LUSSAY (Antoine de), 348. MARCHE (Olivier de la), 336. MONTBRETON, 133. NEVERS (Charles de Bourgogne, comte de), 243, 319. ORLÉANS (Charles, duc d'), 103, 120, 121, 123, 141, 151, 153, 155, 158, 159, 166, 173, 234, 243, 244, 246, 248—250, 252, 260, 269, 271, 280, 311, 313, 320, 323, 334, 335, 336, 340—342, 346, 347, 350—352, 354—358, 360—368, 370, 372—389, 391—395, 397—405, 407, 409. 412—414, 417, 420, 423. ORLÉANS (Marie de Clèves, duchesse d'), 321, 347. OURMES (Gilles des), 137, 210, 349, 353, 396, 414. POT (Guiet), 348, 349. POT (Philippe), 348. ROBERTET, 133, 424. SECILE (René d'Anjou, roi de), 245, 248, 249, 250. SÉNÉCHAL (le grand), 384, 405. TIGNONVILLE, 360, 396. TORSY (le seigneur de), 333. TREMOILLE (Jacques, bâtard de la), 110, 351. VAILLANT, 102, 337, 338. VILLECRESME (Berthaud de), 135, 168, 387, 390. VILLON (François), 130. VOYS (Hugues le), 397, 400, 401.

       Table des matières

       DU COMTE DE CLERMONT, DE SIMONNET ET DE JEHAN CAILLAU,

       DE BERTHAULT DE VILLEBRESME, DE FREDET, ETC.

       Table des matières

      Au temps passé quant Nature me fist

      En ce monde venir, elle me mist

      Premierement tout en la gouvernance

      D'une Dame qu'on appeloit Enfance;

      En lui faisant estroit commandement

      De me nourrir, et garder tendrement,

      Sans point souffrir soing ou merencolie,

      Aucunement me tenir compaignie;

      Dont elle fist loyaument son devoir;

      Remercier l'en doy pour dire voir.

      En cest estat, par ung temps me nourry,

      Et apres ce, quant je fu enforcy,

      Ung


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