Ses Guerriers Cyborg. Grace Goodwin

Ses Guerriers Cyborg - Grace Goodwin


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veiller sur vous.

      D'accord. La nouvelle qui tue.

      —Donc, Prillon Prime ? C'est là que je vais ?

      —Les épouses sont d'abord affectées à une planète. Puis à un homme en particulier. Le vôtre est sur la Colonie.

      —Je croyais que vous aviez dit deux.

      Elle croisa ses mains devant elle sur la table.

      —Vous avez été affectée à un homme, mais selon la coutume, les Prillons choisissent un second partenaire, ce qui signifie que vous aurez deux époux. L'un d'entre eux est votre époux légitime, l'autre est choisi par votre partenaire. Ça vous parle ?

      J'avais donc un époux, et son meilleur ami comme partenaire en prime. Je m'y ferais. Je fis un signe de tête.

      Son doigt glissa sur la tablette.

      —Comme je vous l'ai dit, votre guerrier Prillon vit sur la Colonie. Vous y serez transportée dès que l’examen sera terminé.

      J'écarquillai les yeux.

      — Mon examen n'est pas terminé ? Je dois refaire ce truc du rêve ?

      —Non. J'ai quelques questions basiques à vous poser avant de vous envoyer à destination.

      La Gardienne Bisset se tourna vers la Gardienne Égara afin d’obtenir son approbation, l'autre femme acquiesça.

      —Oui. Parfait. Continuez.

      —Cet endroit, la Colonie ? C'est comment ? demandai-je.

      La Gardienne Bisset consulta sa tablette et se mit à lire.

      —La Colonie est composée de huit bases sectorielles dont la population varie de plusieurs centaines à plusieurs milliers d'habitants. Les habitants de chaque base élisent leur propre gouverneur. Le gouverneur de votre base, la Base 3, est le Gouverneur Maxim Rone, un guerrier Prillon. À l'heure actuelle, la Base 3 compte sept cent quatre-vingt-trois guerriers Prillons, vingt-sept Atlans et trois-cent-quatre combattants de différentes planètes de la Coalition.

      Non. Ce n'était pas ce que je voulais dire.

      —Arrêtez, s'il vous plaît. À quoi ressemble la planète ? Il ne s'agit pas de la planète en fait. La Base 3, c'est comme la Terre ?

      La Gardienne Bisset baissa la tête, fit défiler les images du bout des doigts et tourna l'écran vers moi. Ce que je vis ressemblait à l'Utah, ou pire, à l'Arizona. Rouge. Aride. Rien hormis du désert et des rochers. Pas d'eau.

      —Je n'y suis jamais allée bien évidemment, mes connaissances géographiques concernant cette planète sont limitées. D'après ce rapport, cette zone est aride. Stérile. Désertique. Rocheuse. L'atmosphère ne permet pas à un humain d'y vivre longtemps, vous resterez par conséquent à la base, à moins de porter un équipement de protection.

      C'était la vérité vraie ?

      — Cette planète possède des océans ? Quelque part ?

      —Aucun, d'après ce rapport.

      J'allais partir dans un endroit sans aucun océan, où je ne pourrais même pas sortir sans porter de combinaison spatiale spéciale ?

      —La double peine, marmonnai-je. Être enfermée dans une cellule en béton de deux mètres sur trois pendant dix ans sans être en contact avec l'eau autrement que via un évier ou une douche était une chose, mais aller sur une planète où il n'y en avait pas du tout ? Aucune possibilité de surfer, de voir des poissons ?

      —Puis-je changer d'avis ?

      Dix ans, ce n'était pas si long ? N'est-ce pas ?

      Et après ? Je sortirais mais je serais une criminelle patentée. Je serais mise sur le banc de touche et ne trouverais pas de nouvel emploi, malgré le fait d’avoir travaillé comme une dingue pour obtenir mon master en sciences de l'environnement dans l'une des meilleures universités au monde. J'avais des années d'expérience dans la réalisation d'études de terrain, dans les demandes de subventions. Tout cela n'aurait servi à rien. Je serais une ex-taularde. Point final.

      J'aurais dix ans de plus et je serais seule. Toujours seule.

      —Veuillez indiquer votre nom pour le dossier.

      La Gardienne Bisset n'avait pas répondu à ma question.

      Des réminiscences du rêve affluaient. Les douces caresses de mes partenaires. Le sentiment de satisfaction et d'appartenance. Je me sentais chez moi. L'orgasme. Le plaisir aveuglant.

      Il fallait que je parte. Je trouverais une solution une fois sur place. Ils m'offraient une vie de rêve avec deux guerriers extraterrestres qui me respecteraient et m'adoreraient. N'est-ce pas ? Qui me feraient l'amour comme si j'étais la femme de leurs rêves. Qui ne me tromperaient jamais, ne m’abandonneraient jamais. Faudrait être sacrément idiote pour refuser.

      —Mikki Tanaka.

      Je commençais à me faire à cette idée. Je choisissais l'espace plutôt que la Terre. Une planète stérile et désertique plutôt qu'une peine de prison. Je ne me voyais pas passer dix ans en prison, privée de liberté. Aurais-je ma liberté sur la Colonie en compagnie de deux Prillons autoritaires ?

      —Avez-vous des enfants biologiques, ou dont vous êtes légalement responsable ?

      —Pardon ? Je divaguais, je pensais à ces deux extraterrestres et à ce qu'ils m'avaient fait—ce qu'ils lui avaient fait. Non. Je n'ai pas d'enfants. Êtes-vous mariée ?

      —Non.

      —J’ai le devoir de vous informer, Mlle Tanaka, que vous avez trente jours pour accepter ou refuser le partenaire qui vous a été attribué via nos protocoles de recrutement. N'oubliez pas qu’aucun retour sur Terre n’est possible. Une fois que vous aurez accepté cette union, vous renoncerez à votre statut de Terrienne et deviendrez citoyenne de Prillon Prime, vous vous conformerez à leurs lois et règlements. Si votre partenaire ne vous donne pas entière satisfaction, vous pouvez en demander un autre dans un délai de trente jours. Le processus est renouvelable jusqu'à ce que vous trouviez le partenaire idéal.

      Elle effleura de nouveau sa tablette.

      —Votre peine de prison est réduite à la durée de la peine purgée, en échange de votre statut de jeune mariée. Vous n'êtes désormais plus citoyenne de la planète Terre mais de Prillon Prime. Comprenez-vous tout ce que j'ai dit ?

      —Oui, ma voix manquait de son aplomb habituel.

      Putain, ça y était. Je partais dans l'espace. En laissant tout ce que je connaissais derrière moi. Plus d'océan. Plus de poissons, de baleines, de vagues. Plus de surf.

      Le fauteuil coulissa vers l'arrière dans une ouverture du mur que je n'avais pas encore remarquée. Une douce lumière bleue m'enveloppa.

      La gardienne plus âgée, la Gardienne Égara, qui avait observé et hoché la tête en signe d'approbation pour vérifier si la Gardienne Bisset faisait tout correctement, s'écarta du chemin tandis que la jeune femme se postait près de l'ouverture.

      —Veuillez rester immobile en vue des préparations ou modifications corporelles qui pourraient s'avérer nécessaires avant le transfert.

      —Quoi ? Je me débattis pour me débarrasser de mes liens.

      —Mlle Tanaka, inutile de résister. Vous pourriez vous blesser.

      —Résister à quoi ? Quelles modifications corporelles ? Deux partenaires ne suffisent pas ? Deux partenaires autoritaires ?

      —Le test a fait ressortir vos désirs et vos besoins les plus profonds ancrés dans votre subconscient.

      —Il ne s'agissait pas de mes désirs les plus profonds !

      La Gardienne Bisset regarda par-dessus son épaule en souriant d'un air impuissant, la Gardienne Égara s'avança et posa une main sur mon avant-bras, geste étrangement apaisant.


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